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Mise à jour le : 25/07/2022
Portrait d’un adepte du droit et d’éloquence, doctorant de l’université de Bordeaux et lauréat du prix des lycéens de l’édition 2022 du concours Ma thèse en 180s.
Pierre Damien Fougou, étudiant d’origine Togolaise, est actuellement en thèse de droit des affaires à l’université de Bordeaux. Simple. Il se destine à une carrière d’avocat. « Basique » a priori…
Pas tant que cela, car celui qui use du flow d’Orelsan dans sa prestation du concours Ma thèse en 180s est en finale nationale de ce concours de vulgarisation scientifique, avec 15 autres doctorants venus des 4 coins de l’Hexagone et des outremers. Il a été retenu parmi pas moins de 58 candidats lors de la demi-finale nationale du 8 avril dernier.
Pourtant, c’est toujours avec une grande simplicité et humilité que le doctorant aborde de front tous les aspects de sa vie. Adepte du droit (mais aussi d’informatique), il choisit de façon évidente de poursuivre jusqu’au plus haut diplôme dans ce domaine : une thèse, qui le dispensera de l’examen d’entrée pour devenir avocat. Mais il concède, souriant comme à son habitude, « ne pas encore avoir tout vu pour savoir » ce qu’il veut faire. Il ne s’exclut aucune opportunité comme passer le barreau, et/ou faire de l’enseignement et de la recherche, ou encore se spécialiser en droit international et étudier au Canada...
Il a choisi, après son master en droit des affaires, tout aussi simplement son sujet de thèse. « La monnaie électronique dans les espaces bancaires européen, sous régionaux africains et OHADA - Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires » - encadré par l’enseignante-chercheuse Marianne Villemonteix. « Je voulais un sujet qui porte sur l’Afrique mais pas que… un sujet plus d’actualité qu’un sujet historique, avec plus d’impact et peut-être des solutions ». Pourquoi une banque centrale africaine n’existe pas à l’instar de la Banque centrale européenne ? Pourquoi pas de monnaie africaine commune ? Voulant répondre à ce type de questionnement, il a jeté son dévolu sur le sujet de la monnaie électronique, lui, le féru de nouvelles technologies et dont l’un des cours préférés était… le droit bancaire.
Arrivé du Togo le 3 septembre 2018 – « Je m’en souviens comme si c’était hier » - le doctorant en droit n’a pas encore eu l’opportunité de rentrer dans sa ville natale de Lomé où vivent son père magistrat et sa mère directrice d’école primaire. Occupé à chercher des financements durant ses congés, il explique devoir penser pragmatique. « Le Togo me manque mais pas cruellement ». Il reste d’ailleurs régulièrement en contact avec ses proches, notamment son frère étudiant en informatique et sa sœur lycéenne.
« Je voulais un sujet qui porte sur l’Afrique mais pas que… un sujet plus d’actualité qu’un sujet historique, avec plus d’impact et peut-être des solutions. »
En 2e année de thèse à l'Institut de recherche en droit des affaires et du patrimoine (IRDAP) de l’université, Pierre Damien Fougou finance donc son doctorat sur fonds propres. Situation commune dans ce domaine en sciences humaines et sociales où les contrats doctoraux sont rares (1 pour 40 étudiants). « C’est un peu compliqué, mais personnellement, je ne me plains pas trop ».
Service civique au Bureau de la vie étudiante (BVE) de Pessac en 2020, cours particuliers à des étudiants en licence, hôte d’accueil en supermarché, bientôt chargé de TD… Différentes activités lui permettent de vivre en résidence du Crous. Déterminé, il ne compte pas s’y attarder et souhaite finir ses recherches en 3 ans ce qui est moins commun pour ce type de thèse qui peut en durer le double. « D’ici deux mois, je veux commencer la rédaction ! »
Si la thèse est primordiale pour le jeune chercheur de 24 ans, elle n’est pas tout. « Dès que j’aime quelque chose, je ne veux pas m’empêcher de le faire ! Surtout que travailler en autarcie sur une thèse peut éloigner de la communauté universitaire si on n’y fait pas attention ». Alors il multiplie les activités que ce soit le tutorat en Licence, la médiation scientifique lors de la Fête de la Science et la Nuit européenne des chercheurs. Il est aussi le président de l’association universitaire de vulgarisation du droit OHADA et le créateur, avec un ami, d’un média sur les réseaux sociaux @Lexclusiv prônant l’entreprenariat et l’excellence de la jeunesse africaine. Sans oublier le foot, les jeux vidéos, la lecture, la salsa…
Ultime corde à son arc non négligeable : l’éloquence. Au Togo, il participe à un concours de joute verbale francophone. À Bordeaux, il devient membre actif de la Tribune Montesquieu, association étudiante ayant pour objectif de libérer la parole par l'écriture, l'éloquence et le débat et a été jusqu’en finale en 2022 du concours organisé par le groupe Sopra Steria. Au-delà même de l’éloquence, le fan de l’humoriste américain Kevin Hart s’est carrément essayé à une scène d’ouverte de stand up à Bordeaux pour « 10 minutes de pur bonheur » et partage régulièrement ses talents d’humoriste et de danseur sur Instagram.
Il était donc évident de retrouver l’étudiant sur la scène du concours Ma thèse en 180 secondes. L’an dernier, finaliste régional avec un goût d’inachevé et d’insatisfaction dû au huis-clos lié à la crise sanitaire, il a décidé de se représenter cette année pour le meilleur. Par deux fois, le public l’a choisi en finale de l’université de Bordeaux et du regroupement régional les 5 et 29 mars derniers.
Pierre Damien Fougou est sur la scène de la Bourse du travail à Lyon le mardi 31 mai. Simple… basique, non ?
Pierre Damien Fougou a remporté le prix des lycéennes et des lycéens lors de la finale nationale remis par Jules et Louana, deux élèves de l’académie de Lyon, devant un public de 1200 personnes dont 300 lycéens.
Revoir sa prestation en vidéo.
Revoir la remise de prix.