«Nous nous transformons en entraîneurs de foot !»

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Clément Gaspard est doctorant en informatique au sein de l’école doctorale « Mathématiques et Informatique » de l’université de Bordeaux et du Laboratoire bordelais de recherche en informatique (LaBRI). Depuis 1 an et demi, il participe au sein de l’équipe Rhoban à la programmation des robots qui concourront à la RoboCup du 4 au 10 juillet 2023 à Bordeaux. Témoignage.

Photo : Clément Gaspard, entraîneurs de robots pour l’équipe Rhoban
Clément Gaspard, entraîneurs de robots pour l’équipe Rhoban

La Robocup est la plus grande compétition de robotique et d’intelligence artificielle du monde. Elle réunit tous les ans des milliers de participants formant des centaines d'équipes venant d'une cinquantaine de pays. C'est l’un des événements scientifiques et technologiques les plus importants au monde en matière de recherche et d'éducation en robotique.
Organisée par l’université de Bordeaux, la 26ème édition aura lieu au Parc des Expositions de Bordeaux Lac du 4 au 10 juillet 2023, en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Métropole et le Rectorat de Bordeaux .

Près de 2500 compétiteurs venant du monde entier et plus de 40 000 visiteurs prendront part à l’événement. C’est toute la communauté de la robotique autonome et de l’IA qui se rassemblera à cette occasion, non seulement autour de la compétition, mais également lors d’événements joints tels que NAIA.R, la Journées Nationales de la Robotique Humanoïde ,les Réseaux Régionaux de Recherche ou encore la ROSCon et RIC-EU .
L’équipe Rhoban du LaBRI, titulaire de 4 titres de champion en ligue “Humanoid Kid-Size Soccer” concourra cette année encore, à domicile !

 

Comment avez-vous intégré l’équipe Rhoban ?

A la fin de mon master 2 en informatique à l’université de Bordeaux, j’ai rencontré Grégoire Passault, maitre de conférence en informatique et robotique à l’université de Bordeaux, chercheur au LaBRI et membre actif de l’équipe Rhoban . Il m’a proposé un stage de 6 mois pour participer à la programmation des robots. J’ai beaucoup appris de cette expérience.
A la fin du stage j’ai décidé de me lancer dans une thèse en informatique et intelligence artificielle. Je me suis inscrit en doctorant au sein de l’école doctorale Mathématiques et informatique pour pouvoir poursuivre cette aventure !
Mon sujet porte sur l’apprentissage par renforcement.

Quelle est la nature de votre contribution ?

Mon domaine d’étude est de permettre aux robots de faire des gestes notoirement difficiles d’un point de vue moteur comme tirer dans un ballon ou se relever en cas de chute grâce à des techniques d’apprentissage par renforcement. J’utilise aussi cette branche de l’intelligence artificielle, afin de programmer la trajectoire des pas du robot pour aller jusqu’à sa cible, le ballon. Où doit il poser ses pas pour y arriver ? Je teste plusieurs milliers d’expériences.
Au bout de 20 minutes de simulation, je transfère le résultat dans le robot et ça y est il a appris ; il sait.  
Le deuxième volet de ma contribution concerne la vision. Il s’agit d’apprendre au robot à reconnaitre un ballon ou les cages de foot par analyse d’images et intelligence artificielle afin de suivre le ballon ou se repérer sur le terrain.  
J’aime également donner un coup de main à Céline sur la partie méca . En ce moment, la compétition approchant, nous commençons à nous pencher sur la stratégie de jeu. Un peu comme des entraineurs de foot !

Que vous apporte cette expérience ?  

Que du positif ! Bien sûr, cela nourrit mon travail de thèse. Participer à la Robocup est également une occasion exceptionnelle rencontrer des chercheurs du monde entier. J’ai justement prévu de co écrire une publication avec un confrère allemand sur la programmation de la planification des pas des robots. Personnellement, c’est une expérience humaine riche et intense. Nous travaillons vraiment en symbiose, et pendant la durée de la compétition nous ne dormons presque plus ! Assurément, ces moments confortent mon envie de transmettre. J’ai toujours voulu être prof. Et depuis que je suis doctorant, j’ai pris goût à la recherche. Aujourd’hui, j’aspire véritablement à être enseignant chercheur !