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Mise à jour le : 25/03/2024
L’université de Bordeaux est extrêmement active dans la recherche scientifique en biologie et en santé, dont les progrès ont permis d’améliorer la compréhension et la prévention des maladies, le soin et la prise en charge des patients. Dans ces domaines, le recours aux animaux est possible, de manière limitée et encadrée, s’il n’existe pas de méthode alternative. Il reste indispensable par exemple pour étudier les mécanismes de certaines pathologies, pour comprendre le fonctionnement du cerveau ou pour comprendre toutes les interactions qui peuvent avoir lieu dans un organisme vivant complet.
Les animaux sont des êtres sensibles et leur utilisation ne peut être qu’un ultime recours lorsque les objectifs scientifiques le nécessitent et qu’aucune alternative n’est envisageable. Elle doit en outre être strictement limitée et contrôlée par des professionnels soigneusement formés. Ainsi dans plusieurs domaines de recherche, les méthodes utilisant des animaux (in vivo) ou non (approches in vitro, in silico) sont complémentaires pour appréhender la complexité du vivant à des échelles différentes.
La recherche animale reste indispensable, par exemple, pour faire progresser les connaissances, la prévention et le soin dans des domaines comme la cancérologie, la cardiologie, l’étude des pathologies respiratoires, l’étude des maladies infectieuses et l’immunologie, la neurobiologie et l’étude des maladies neurodégénératives.
La méthode in vivo est également indispensable pour le développement de nouvelles modalités de diagnostic (comme l’imagerie) et l’acquisition de certaines techniques pour les chirurgiens.
À l’université de Bordeaux, le recours aux animaux a par exemple permis des avancées majeures dans la stimulation cérébrale profonde, qui agit pour atténuer les tremblements des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, dans la découverte de molécules efficaces pour le traitement de certains cancers, dans le diagnostic et le traitement des pathologies cardiaques, dans la compréhension de l’importance de la nutrition sur la santé.
L’utilisation d’animaux à des fins de recherche est encadrée par des règles éthiques et strictement réglementée sur le plan national et européen. Ces pratiques font l’objet d’un suivi étroit de la part des autorités. La réglementation en vigueur en France depuis 2013, issue de la transposition de la directive européenne de 2010, protège tous les animaux vertébrés, y compris les formes larvaires autonomes ou fœtales évoluées, et les céphalopodes. Cette réglementation s'applique donc par exemple aux poissons, aux oiseaux et aux mammifères, mais pas aux insectes. L'utilisation de primates non humains est restreinte et l’utilisation de grands singes (comme les chimpanzés) est interdite en Europe.
Les animaux doivent provenir d’élevages ou de fournisseurs agréés pour des espèces définies (souris, rats, poissons-zèbres, lapins notamment). Tout établissement éleveur, fournisseur ou utilisateur, doit être agréé par la Préfecture. Un vétérinaire est désigné pour chaque établissement. Des inspections régulières, y compris inopinées, sont réalisées. Par ailleurs, toute personne en contact avec les animaux (soigneurs, techniciens, ingénieurs, chercheurs) doit suivre un programme de formation initiale et continue comprenant notamment la réglementation, l’éthique et le bien-être animal. Les compétences théoriques et pratiques du personnel concerné font l’objet de vérifications et d’enregistrements.
La « règle des 3 R » (Remplacer, Réduire, Raffiner) constitue le socle de la réglementation : aucune procédure impliquant des animaux ne peut être menée s’il existe une méthode substitutive répondant au même objectif scientifique. Si le recours aux animaux s’avère nécessaire, il faut réduire au maximum le nombre d’animaux impliqués. Enfin, afin de supprimer ou réduire le stress et la douleur, les conditions d’hébergement, les soins et les méthodes expérimentales (en particulier le recours à l’anesthésie et à l’analgésie) doivent être optimisés.
Remplacer
Réduire
Raffiner
Tout projet de recherche qui nécessite le recours à l'utilisation d’animaux doit faire l'objet d'une évaluation éthique favorable par un comité d'éthique agréé puis obtenir une autorisation délivrée par le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Chaque établissement doit mettre en place une structure chargée de veiller au bien-être des animaux. Celle-ci a de nombreuses missions ; elle doit en particulier conseiller le personnel, s’assurer que la prise en compte du bien-être des animaux et celle des 3R soient optimales tout au long du projet, vérifier que le projet se déroule conformément à ce qui était prévu, proposer des améliorations... Cette structure reçoit des conseils de la part d’un vétérinaire.
utilisation.afis@u-bordeaux.fr
Tout citoyen a droit à une information complète et claire sur les raisons et les conditions de l’utilisation d’animaux à des fins scientifiques. C’est pour répondre à cet objectif qu’une base de données européenne a été créée. Elle rassemble des données relatives au nombre d’animaux utilisés par espèces, aux objectifs scientifiques des projets, à la nature des projets menés mais également les résumés non techniques des projets qui sont de ce fait rendus publics. Les statistiques nationales sont publiées sur le site du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
En 2023, l’université de Bordeaux a souhaité s’engager plus fortement en signant la Charte de transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires, qui affirme une volonté claire des signataires en matière d’information et d’échanges avec le public sur le recours aux animaux à des fins scientifiques.
En signant cette charte, l’université de Bordeaux s’engage à :
L’université de Bordeaux rejoint ainsi un ensemble d’acteurs publics et privés de la recherche française, qui s’engagent depuis février 2021, sous l’égide du Gircor, à être plus transparents sur leur recours à l’expérimentation animale.